08.11.2003
Alsace Nature / 18, rue du 22 novembre / F-67000 Strasbourg
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BUND RV Südlicher Oberrhein / Wilhelmstr. 24 A / D-79098 Freiburg
Les craintes ressenties depuis longtemps déjà par les associations franco-allemandes de protection de l'environnement et de la nature se concrétisent dangereusement. Comme l'a indiqué la ministre déléguée à l'Industrie Nicole Fontaine, vendredi dernier à Paris, à l'AP, EDF a choisi de construire un prototype du réacteur EPR. «Si le gouvernement porte son choix, au début de l'année prochaine, sur le projet franco-allemand de Siemens et Framatome, le réacteur européen à eau préssurisée (EPR - European Pressurized Water Reactor) pourrait démarrer en 2010».
Sachant que, d'une part, les 2 réacteurs actuels à Fessenheim sont les plus anciens de leur génération en France, et que d'autre part, le site protégé par une palissade grillagée offre suffisamment de place pour accueillir deux réacteurs supplémentaires, tout laisse à penser que, du point de vue d'EDF et d'EnBW, l'emplacement au bord du Rhin a de forte chance de retenir l'attention. Ceci pourrait expliquer la fébrilité avec laquelle EDF a agi durant ces derniers mois. Pages entières de publicité dans les journaux locaux, essai de décoration avec la certification ISO 14001 (qualité environnement) et création d'un club de l'environnement atomique ayant pour nom « Au fil du Rhin ». Le risque sismique potentiel et la résistance massive des citoyens dans la région vivant de part et d'autre du Rhin prêchent contre le choix du site de Fessenheim. Il paraît donc plus vraisemblable qu'un emplacement au bord de la Manche soit retenu au détriment de Fessenheim. Encore que, sait on jamais ?
Le coût de la recherche et du développement du dit réacteur européen est financé par EDF et EnBW avec l'argent de nos factures d'électricité. Il sera construit par Siemens et Framatome.
D'après les dires de la Ministre Nicole Fontaine, ce nouveau réacteur (EPR) devrait être dix fois plus sûre que ceux existants. « Cette affirmation paraît bizarre » s'étonne Axel Mayer, directeur du BUND. On nous affirme pourtant depuis des décennies que les centrales actuelles
sont sûres à cent pour cent. Les nouveaux réacteurs européens (EPR) sont aussi dangereux où qu'ils soient. Ils sont à éviter. Ils produisent également des déchets radioactifs qu'on devra surveiller pendant des millions d'années. Le réacteur européen comme marchandise d'exportation
augmentera le risque de la dissémination atomique. «Dans le passé, l'exportation d'une centrale nucléaire en Irak n'a laissé aucun souvenir» s'étonne Jean Jacques Rettig du CSFR. L'opposition au réacteur européen est en train de monter en puissance, en France aussi. De nouvelles centrales nucléaires en France sont impensables même si un changement de gouvernement devait avoir lieu en Allemagne. Toute tentative d'installer une centrale dans la région du Rhin supérieur, région à haut risque sismique, rencontrerait d'après Alsace Nature, le CSFR et le BUND, une résistance massive, ici et ailleurs bien au delà du site de Fessenheim.
Patrick Barbier (Alsace Nature)
Jean Jacques Rettig (CSFR)
Axel Mayer (BUND)
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Sujet actuel 2019:
Sécurité nucléaire 2019: le grand mensonge
(Fessenheim, Belleville, Blayais, Bugey, Chattenom, Chinon, Chooz, Civaux, Cruas, Dampierre, Flamanville, Gravelines, Saint Laurent, Paluel, Saint Alban, Nogent, Golfech, Penly, Tricastin...)
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Glaçant
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